Près des lacs...
Combien d’aubes blotties dans le cœur des vallées
Dissipent sous nos pas, l’étrange sentiment
Qui fait lever les yeux vers les cimes glacées
Où s’affale le jour, troublé par un serment.
Même le vert limon qui sommeille et rencontre
A mes yeux nonchalants aux cils bordés d’étoiles,
Un incertain présage où le Destin s’affronte,
Accorde sa fraîcheur au mirage des voiles
Qui glissent sur l’eau calme enfantée du torrent.
Quand la vague sursaute et que fléchit l’aurore.
Chercherais-je l’écho qui s’arrête un moment
Pour laisser au silence un soupir pour éclore ?
Il est peut-être ici, le secret qui m’obsède,
Que les gardiens du vent ont déposé un soir
Sur les berges où l’Instant servira de remède
Pour raviver encor le frisson du miroir.
Philip (Jardin de Lune)
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« Le silence de la nuit est le lac le plus profond de la Terre »
(Dominique Rollin, écrivaine et poète belge)